Le tympan

Le tympan

Le portail de l’église abbatiale abrite un ensemble sculptural du début du XIIème siècle d’une rare splendeur.

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, le tympan offre la vision magnifiée d’un Christ de l’Apocalypse de Jean, quand les sculptures romanes qui l’accompagnent mettent en confrontation le Bien et le Mal.

La révélation divine, telle que rapportée par saint Jean dans le texte de l’Apocalypse, est ici interprétée avec une sensibilité exceptionnelle. Le mouvement d’ensemble est ascendant. Ascension vers un idéal : la rédemption des âmes par la croyance, la prière et la pénitence, pour l’accès à la Vie éternelle.

Quant à la portée morale, le Christ trône en majesté, porté par des anges et accompagné des symboles des évangélistes. Entouré des 24 anciens de l’Apocalypse, qui le louent de leurs chants et de leur musique, le Christ montre la voie. Vers le ciel tout est tendu, les motifs floraux s’épanouissent, le monde animal participe à l’ascension, pendant que les hommes, libres, ont le choix entre le Mal, sur la gauche du portail avec la parabole de Lazare et du mauvais riche, et le Bien, représenté à droite de l’entrée par des épisodes de la vie du Christ.

La richesse de cette représentation ne lasse pas le regard. Quelle variété des postures, quelle diversité des expressions ! Expression du sacré et « premier chef d’œuvre roman », le tympan de Moissac est au commencement de la réflexion esthétique d’André Malraux sur l’art sacré. Œuvre de génie, le tympan offre aussi à l’archéologie musicale de fabuleux éléments d’observation en matière d’instruments à cordes frottées.